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Avis sur « Les poissons ne connaissent pas l’adultère » de Carl Aderhold
Carl Aderhold est l’auteur de Mort aux cons, roman que je n’ai jamais été tentée de lire pour son côté un peu trop provocateur : un tueur qui assassine les cons. Je me dis qu’on est toujours le con de quelqu’un et qu’on peut donc toujours être la victime potentielle d’un tel meurtrier. Par contre, le sujet de ce roman d'amour me tentait plus et j’y ai vu l’occasion de découvrir ce romancier. Cependant, et c’est rare pour le souligner, une fois la dernière page tournée, je n’arrive pas à me faire une opinion tranchée. Je m’explique. La lecture de ce roman est plaisante, je peux même dire que c’est assez rafraîchissant. Pourtant, je n’ai pu m’empêcher de ressentir de l’ennui et ce pendant une bonne partie du récit. C’est vrai que c’est joyeux, vaudevillesque, le mari de l’une cherche à séduire toutes les femmes, pendant que Julia essaie de prendre dans ses filets Vincent, l’intellectuel timide. Celui-ci, qui n’a jamais trompé sa femme, est attendrissant dans ses maladresses, d’autant plus que sa femme est un véritable dragon. Mais malgré tout, je ne dois pas être bon public pour ce genre car je me suis vite lassée de toutes ces frasques.
En ce qui concerne les personnages, je suis aussi un peu mitigée et ennuyée. D’une part, je reconnais le côté attendrissant et charmant de Julia, Vincent ou encore Germinal, le contrôleur. Mais pour moi, l’ensemble frôle un peu la caricature. Julia, caissière un peu vulgaire (du moins vue ainsi par les autres) mais sympathique, enjouée et sociable. Vincent, l’intello timide, passionné par ses bestiaires médiévaux. Muriel, l’épouse acariâtre et revêche, toujours prompte à faire une scène, à un tel point que finalement, le lecteur a envie que son mari la quitte. Nicolas, le professeur d’université imbu de lui-même et infidèle. Et je ne parle pas de certains autres personnages, sous peine de dévoiler une partie de l’intrigue. Seule Colette et Germinal créent la surprise !
Au final, je ressors avec un avis un peu mitigé de cette lecture. Car malgré tout ça, je dois reconnaître que j’ai aimé ce roman, qui se lit d’une traite. Et que j’ai passé un bon moment à sa lecture. L’écriture de Carl Aderhold est enlevée et son imagination sans limites.